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                        LE P. BERACD.                        237

 et fut envoyé au pensionnat des jésuites d'Àix en Provence,
 sous la conduite d'un oncle qui vit avec complaisance se dé-
 velopper en lui des dispositions heureuses, prit un soin par-
 ticulier d'éclairer son esprit et de former son cœur, goûta
 le plaisir flatteur de voir fructifier ses travaux, et en trouva
 sans doule la plus douce récompense dans le désir que té-
 moigna son neveu d'entrer chez les Jésuites.
    Le goût de l'étude domina en lui dans l'âge de la frivolité,
 heureuse passion qui écarta toutes les autres. Il commençait
sa seizième année, lorsqu'il consacra ses jours à la retraite
et à l'étude dans cette société féconde en savants dans tous
les genres, et où l'émulation, l'ame des talents, n'en laissait
languir aucun. Il suivit la route ordinaire, et, après un an
d'épreuve au noviciat d'Avignon, il ouvrit sa carrière par l'é-
tude des belles-lettres, qu'il vint enseigner à Vienne. Celte
route est pénible, mais elle est sûre pour quiconque joindra
les lumières d'un bon guide à quelque étincelle de génie.
Nos plus grands orateurs s'y sont formés, c'est celle qu'ont
suivie les Bourdaloue et les Massillon. Elle n'est pas inutile
môme pour les sciences, et c'est là, sans doute, que notre
académicien puisa cette pureté de style, celle précision, celle
clarté qui distinguent ses ouvrages, qualités sans lesquelles
un savant ne le sera jamais que pour lui. Il enseigna les
humanités avec succès ; mais les charmes de la littérature ne
purent lui faire perdre de vue la géométrie pour laquelle
il avait un goûl décidé. Le P. Jaquemet de 1'Oraloire, élève
de Malebrançhe, était alors au séminaire de Vienne; le mé-
rite et les talents unissent presque toujours les hommes ver-
tueux : le P. Beraud forma avec lui une liaison étroite, et mit
à profit ses lumières. Quelque disposition qu'ait donnée la na-
ture , le secours d'un habile maître rend la marche plus
prompte et plus facile; il fit des progrès rapides dans les
sciences, et, sans négliger s'es fondions publiques, il donnait