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DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 100 proclame que celle doctrine dénuée de profondeur, d'origina- lité et de logique, n'a toujours été la môme pendant ses nom- breuses vicissitudes, que sous le rapport de l'opiniâtreté avec laquelle elle a persisté à défendre l'absurde, à s'enfler du sot orgueil de ses pompeuses promesses, et à se jouer impu- demment d'un public assez crédule, pour compter sur des pa- roles frivoles. La philosophie nouvelle de l'ancien professeur de Munich, celle doctrine qui mérite, d'après Kapp, d'être qualifiée non de secunda, mais de cenlesima, ou mieux en- core de nulla, cette philosophie de la révélation que Schel- ling enseigne aujourd'hui à Berlin, n'a révélé, de l'avis de noire critique, que le manque de caractère de son auteur. Tout ce que cette philosophie positive nous apprend de po- sitif, c'est que la colère et la confusion se disputent l'esprit de son ridicule inventeur. Incarnation de la lâcheté et de l'ar- bitraire, Schelling n'est rien qu'un charlatan qui, comme Narcisse, n'aime et n'admire personne que lui-même, et qui, comme Simon le magicien, feint tout, même la foi, par am- bition et par cupidité. Est modus in rébus, sunt cerli denique fines ! Il nous semble, à nous aussi, que la philosophie de Schelling n'est pas exempte de contradictions ; nous sommes d'avis que le soin avec le- quel ce penseur tient à ce qu'aucune de ses formules ne passe dans le monde sous le nom d'autrui, approche quel- quefois du ridicule, nous croyons surtout qu'en promettant toujours le système définitif de la philosophie et de l'ortho- doxie, tout "en se dispensant sans cesse de le donner, il s'est exposé à un blâme sérieux. Mais, d'un autre côté, il est cer- tain que Schelling a contribué à remettre en lumière la nul- lité d'un pur apriorisme en matières philosophiques, la né- cessité de la foi en la liberté de l'homme, la certitude de l'existence d'une personnalité divine et extraordinaire. Ce n'est donc pas en lui contestant toute espèce de mérile, que