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                       L'ULTMAMONTANISMK.                          147

 encore debout, si la plupart d'entre nous sont aujourd'hui de pai-
 sibles travailleurs, au fond de leur province, au lieu d'avoir passé
 de l'amphithéâtre du collège de France aux barricades de la rue, et
 de là aux cachots du mont Saint-Michel et de Doullens, c'est qu'aux
tirades incendiaires du professeur d'alors, ils ont su opposer un
 peu de cette modération impartiale, dont le critique d'aujourd'hui
reproche à M. Quinet d'avoir manqué. 11 est triste d'aller rechercher
 les motifs ignobles d'une critique qui veut paraître désiniéressée, il
 le faut pourtant, si on veut la réduire à sa juste valeur, et faire
rendre à une œuvre de premier ordre, une justice bien difficile à
obtenir aujourd'hui. Si la polémique actuelle se fut soulevée du
 temps de la popularité de M. Lerminier, quel adversaire inflexible,
acharné, frénétique, aurait trouvé en lui le clergé, la papauté, le ca-
tholicisme lui-même, il ne peut pas nous contredire, nous l'avons
vu à l'œuvre ; et le voici aujourd'hui qui prend, avec prudence,
il est vrai, et jesuitiquement, la défense des Jésuites, car on ne
manquera pas de ce côté-là, et on l'a fait déjà, d'opposer à M.
Quinet une autorité aussi peu suspecte d'ultramontauismequeM. Ler-
minier. Quel est donc le secret de ce parti pris de dénigrement qui
va jusqu'à contester sa valeur littéraire à une des œuvres les plus
splendidement et les plus largement écrites de notre époque. Le voici
en deux mots: le professeur jadis populaire et maintenant sifflé,
conspué et chassé, ne peut pardonner à ses collègues leurs succès
éclatants et l'enthousiasme de la jeunesse qui les applaudit. Il y a
encore avec cela des colères industrielles dont le fier révélateur
de 1834 est descendu à se faire l'organe, et qui l'ont déjà amené
de l'admiration dilyrambique de l.elia à l'article que nous lisions,
il y a quelques mois, dans la Revue des deux Mondes, sur la se-
conde phase de Georges Sand ; car, il faut qu'on le sache bien,
tout écrivain qui abandonne M. Buloz entre immédiatement dans
la seconde phase, dans la période de décadence ; ainsi naguères
pour George Sand, ainsi aujourd'hui pour M. Quinet, quoique son
style soit allé en «'agrandissant dans ses dernières œuvres, jusqu'au
niveau de nos plus grands styles.
    Une seule objection sérieuse surnage des critiques perfides cl
des éloges aigre-doux adressés à l'Ullramon'anisme par M Ler-