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122                  TABLEAU ET SAC DE ROME.

 Sommes-nous des charpentiers, qui devions te mettre
 sous le rabot? »
    Et la foule d'éclater en rires prolongés.
   Mais, par un mystère qui était le secret de Dieu, ce
fut un baptême réel, et non plus une bouffonne céré-
monie que Génésius réclama : il avait été illuminé de
ce pénétrant rayon qui atteignit Paul sur le chemin
de Damas, et qui vient si souvent encore visiter les
hommes sur les grandes voies du monde. Bientôt l'E-
glise compta un nouveau chrétien et un martyr de
plus (cire. 386).
   Rome, qui n'enferme maintenant qu'une population
de cent soixante et quelques mille âmes, pouvait en
contenir près de douze cent mille, au IVe siècle. L'archi-
tecte Vitruve, qui vivait du temps d'Auguste, observe
que, pour que les habitations du peuple romain ne
s'étendissent pas fort au delà des limites de la ville, le
manque de terrain suggéra la ressource ordinaire,
quoique bien incommode, d'élever les maisons à une
hauteur extraordinaire (1). Juvénal nous parle de troi-
sièmes étages (2), de loyers extrêmement chers (3),
d'incendies et de fréquents accidents qui arrivaient,
sans doute, par l'emploi de mauvais matériaux dans
des constructions faites d'ailleurs à la hâte. Rome de-
vait compter, comme aujourd'hui encore, de ces im-
menses palais et de ces vastes jardins qui resserraient
dans un espace borné les demeures plébéiennes. D'un

 (i) Vitruv., de Architect. u, S.
 (2) Sat. ut, 199.
 (3) Ibid., pag. i65 et seqq.