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IVe ET V e SIÈCLES. 117 d'Antonin le Pieux (1), de Dioclétien,de Constantin le Grand. Les Thermes d'Antonin, ou autrement de Ca- racalla, à l'orient du mont Aventin, contenaient plus de seize cents sièges de marbre; et l'on en comptait plus de trois mille aux Thermes de Dioclétien, avec une portion desquels Michel-Ange forma la majes- tueuse Eglise de Santa-Maria degli Angioli, sur le mont Esquilin (2). Ces magnifiques établissements étaient publics ; on les ouvrait à la huitième heure du jour, et le plus obscur des Romains pouvait, moyennant une méchante petite monnaie, pénétrer tous les jours dans ces bains d'un luxe vraiment impérial. On voyait sortir de là une sorte de plébéiens sales et dé- guenillés, sans chaussure, se faisant gloire de porter les noms significatifs et emphatiquement ridicules de Cimessor, Statarius, Semicupa, Cicimbricus, Trulla, Lucanicus, Pordaca. Toute leur occupation, c'était de hanter les tavernes, les lieux de débauche, les théâtres etle cirque; ou bien de passer au jeu de longues heures, de s'y livrer avec une sauvage apreté, en faisant en- tendre dans les narines un grognement sourd et con- centré. Cette vagabonde et oisive populace allait à la quête des nouvelles récentes, errait par les rues et les places de Rome, se groupait en cercles bruyants et querelleurs. Les divertissements de la journée faisaient souvent le sujet de leur conversation. Celait du Cirque principalement qu'il s'agissait. Les anciens, ceux qui étaient las de la vie, juraient par leurs rides et leurs ( 0 Reliquit Thermas nominis sui eximias. Sparlian. in Antonin. 9. (2) Vasi eNibby, henerario di Roma, tom. 1, pag. 257.