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                         IVe ET Ve SIÈCLES.                            111

effrontés qui excellaient à louanger toute action, toute
parole du maître; à s'extasier devant la hauteur de
ses colonnes, à épuiser leur admiration pour la beauté,
la variété des peintures et des mosaïques dont les
murs et le pavé de leurs maisons étaient ornés (1).
   Aux repas de l'opulence vaniteuse et imbécille, les
oiseaux, les loirs et les poissons qui dépassaient la
grosseur et la taille ordinaire, étaient l'objet d'une
attention sérieuse. On apportait des balances pour
s'assurer du poids, et tandis que quelques convives
plus sensés n'entendaient qu'avec ennui les éloges
vingt fois donnés à ces rares merveilles, trente no-
taires venaient, tablettes en main, dresser procès ver-
bal de cet important événement (2). Le loir était
spécialement recherché dans les grandes tables, de-
puis les prohibitions censoriales de M. Scaurus. Un
poète distingue surtout les loirs qui venaient de la
forêt de Sassina (3).
   On comprend que, avec des goûts pareils, il ne
restât guère de place pour ces études qui élèvent et
agrandissent l'esprit. Aussi beaucoup de nobles, ab-
sorbés dans leurs ignobles loisirs, ne touchaient-ils
à d'autres livres qu'aux récits mythistoriques du
verbeux Mari us Maximus (4), ou à ceux de Gargilius

 (i) Voir les notes de l'Ammien Marcellin de Leipzig, tom. ni, pag. 243.
 (•>.) Cf. Horat. « Sat. u, 33. — Senec. Episl. g5. — [menai. Sat. iv.

 (3)                             Sassinate de Silva
                   Somniculosos ille porrigit glires.
                                 Martial, III Epiyr. LVIII, 35.

 (4) Marius Maximus, liorao omnium verbosissimus, qui et mythistoricis se