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I V e ET V e SIÈCLES. 101 peu près infructueuses, et il est certain que, sur la fin du règne de Théodose, toute cette portion de la Lom- bardie, qui se déroule entre Milan et Bologne, pays si gras et si fertile, était presque déserte et inculte (1). La Campanie, qui comptait et compte toujours pour une des plus heureuses contrées du sol italique, était si affreusement déchue, qu'Honorius fut obligé d'affran- chir des tailles plus de cinq cents journées d'un ter- rain devenu inutile et infécond (2). La population des villes répondait au douloureux état des campagnes. Ainsi, Plaisance, Parme, Modène, Reggio, Bologne, toutes jadis si florissantes, ne pré- sentaient plus aux yeux de saint Ambroise que des cadavres de cités à demi ruinées (3). La présence des Empereurs à Milan et à Ravenne, où ils se fixèrent dans les derniers temps, augmenta, sans doute, la po- pulation de ces villes ; mais il leur vint en même temps les plaies dévorantes qui accéléraient la chute de Rome. Quant à la métropole, elle sut, malgré l'éloigne- ment des Empereurs, se maintenir populeuse et vaste ; mais l'Italie pouvait-elle compter, pour sa défense, ( i l Carlo Denina, Délie Rivoluziom d'Italia,tom. i, pag. 149- Venezia, i 8 a 3 , in-3". (2) Cod. Thcod. 1. 11, til. 2 8 , 1. 2. Ibid., 1. 3 . (3) De Bononiensi veniens u r b e , a tergo Claternam, ipsam Bouoniam, Mu- linam, Rhegium derclinquebas; in dextera erat Brixillum; a fionle o c c u n e b a t Flacentia, veterem nobilitatem ipso adhuc nomine sonans ; ad laevam Apen- nini inculta miseratus, et florentissimorum quondam populorum castella con- siderabas, atque affectu relegebas dolenti. Tôt igitur semirularum urbium cadavcra, lerraruuique sub eodem conspectu exposita funera... in perpeliuim proslrata ac d i m t a , S. Ainbros. Episl. xxxix.