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DES PÈBES DE L'ÉGLISE DE LYON. 21 e Au IV siècle, Monseigneur, c'est encore un de vos illustres devanciers qui fait éclater sur le siège de Polhin la science et la vertu. Saint Eucher, issu d'une famille patricienne, passa dans l'Eglise, alla se façonner à la doctrine chrétienne dans cette île de Lérins qui abritait alors les esprits les plus distingués, et d'où l'on vit sortir un si gand nombre de remarquables prê- tres, de dignes évêques. Il nous reste de saint Eucher deux petits traités d'un style excellent et d'une heureuse sobriété. Par amour autant que par reconnaissance, il célébra h Louange de la Solitude, et, afin de conquérir à Dieu un de ses proches, qui fut depuis Préfet du Prétoire des Gaules, il lui adressa un opuscule Sur le Mépris du Monde et de la Philosophie sécu- lière. Vers la fin de ce traité, saint Eucher s'élève jusqu'à la véritable éloquence, quoique le caractère de son esprit soit surtout l'élégance et le calme. Après ces deux livres de saint Eucher, soigneusement édi- tés parle P. Héribert Ros-Weyde, on aurait encore, mais à un degré bien inférieur, quelques travaux de lui. Il faudrait exa- miner ensuite, si les Actes du martyre de saint Maurice et de ses compagnons sont réellement l'œuvre de l'évêque de Lyon, comme le pensent quelques habiles critiques. On pourrait, en revendiquant ces Actes pour leur auteur présumé, leur donner place à côté de YEloge de la Solitude et de la Lettre sur le Mépris du Monde. Le Ve siècle offrirait un nom plus connu et plus illustre, ce- lui de Sidoine Apollinaire, qui était né dans cette ville, et qui devint évoque des Arvernes. Il ne se peut rien voir de plus cu- rieux, de plus instructif sur une époque de pénible transition, que les neuf livres des Lettres du spirituel et aimable écrivain. Sidoine devint évêque un peu tard; il avait jusque là mené la vie de grand seigneur, et cultivé les lettres et la poésie à la façon de Pline le jeune et des rhéteurs Fronton et Symmaque. Les Epîtres qu'il écrivait en vue de la postérité, autant que de