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22 D'UNE BIBLIOTHÈQUE ses contemporains, nous représentent dans sa vérité piquante et animée cette vie romaine au moment de se voir étouffée sous la conquête des Barbares. L'esprit de l'auteur, qui se joue dans ce qu'il voit et ce qu'il entend; qui s'attendrit souvent en face de la vertu et du malheur, ou bien s'élève et s'attriste devant les désastres de sa patrie, est un esprit antithétique, brillant, original et saisissant. Sidoine est le dernier historien de Rome dans nos Gaules. C'est aussi, du côté des affaires ec- clésiastiques, un précieux témoin de ce qui se passait alors. Nous avons une excellente édition de ses Lettres et de ses Poèmes; elle porte le nom du P. Sirmond, dont le savoir est d'une si grande autorité. S'il m'est permis de me nommer après un tel maître, je rappellerai qu'un de mes amis et moi avons publié une édition-traduction de Sidoine, rude et pénible tâche qui pourrait servir à améliorer le travail de Sirmond. L'on trouverait aussi quelques lumières nouvelles dans une excellente dissertation de M. Germain, professeur d'histoire à la Faculté des Lettres de Montpellier. Un prêtre dont Sidoine a célébré la courageuse bienfai- sance, Constanlius, écrivit en prose une Vie de saint Ger- main d'Auxerre, dédiée à saint Patiens, évêque de Lyon, et qui se trouve dans le recueil des Bollandistes. Ces deux li- vres de Constanlius ne sont pas inutiles pour l'histoire gé- nérale , et le style en est de bon aloi. Le prêtre viendrait prendre place à côté de l'évêque , son ami et son panégyriste. Saint Viventiol, évêque de Lyon au Ve siècle, échangea quelques lettres avec saint Avit de Vienne; la seule lettre qui nous reste du pontife lyonnais, est assez curieuse pour entrer dans la Bibliothèque projetée. A l'époque de Charlemagne, Lyon nous présente deux évoques, Leidrade et Agobard, dont les écrits tiendraient un rang honorable. Ceux d'Agobard sont nombreux et variés : c'est le docle Baluze qui s'est chargé de les publier. Nous