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20 D'UNE BIBLIOTHÈQUE Chrétiens, la substance de leurs réponses, et un touchant sou- venir de la vénération des fidèles pour les restes mortels de leurs frères martyrisés. Au II e siècle, nous rencontrons le successeur de saint P o - thin, ce docte Irénée qui réfute si savamment les erreurs des Gnostiques, et écrit en grec, au milieu d'une population où il entendait résonner l'idiome celtique mêlé au grec et au la- tin, son beau livre contre les Hérésies. Saint Irénée avait pu étudier et connaître en Orient les sectes philosophiques ; lors- qu'elles pénétrèrent dans les Gaules, il se trouva là pour leur tenir tête et les empêcher de troubler la pureté du dogme évangélique sur lequel elles agissaient puissamment. Les cinq livres d'Irénée ont acquis, ce semble, une valeur plus grande encore, depuis les nouvelles recherches et les travaux moder- nes de l'Allemagne. Les historiens du Gnolicisme ont reçu du saint évoque de si utiles documents sur un point curieux de la philosophie antique, ils ont puisé là de si abondantes révéla- tions, que saint Irénée a conquis une tout autre importance aux yeux de la science profane. Quant à la science ecclésiasti- que, non seulement elle reçoit ce riche héritage de doctrine, mais encore elle a, dans l'ouvrage de l'illustre évêque, les té- moignages les plus positifs sur divers articles du dogme chré- tien et de la tradition apostolique. Saint Irénée devance, par beaucoup d'endroits, les foudroyantes Prescriptions de Tertul- lien, et il y a une étrange force dans cette raison, dans cette controverse si maîtresse d'elle même. Le bénédictin René Massuet nous a laissé une belle édition de saint Irénée ; il n'y aurait qu'à retrancher quelques recher- ches accessoires et à profiter de ce qui s'est fait depuis sur saint Irénée. Un jeune prêtre adressait dernièrement à votre Éminence l'Histoire de ce pontife, et il y a quelques années qu'un Allemand, Adolphe Slieren, publiait une thèse sur le caractère el les sources des écrits du saint Docleur.