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220 VINGT-SEPT ANNEES raux, écrit le capitaine Cartier, aide de camp de Niel, ont dû payer de leur personne dans une circonstance aussi critique : Niel, Vinoy, Renault, Jannin ont été un moment ensemble dans le village de Ponte-Vecchio di Magenta, et le Maréchal Canrobert, en face, de l'autre côté du canal ; ils étaient séparés par le Naviglio-Grande, dont l'ennemi avait fait sauter le pont. Le général Niel, par son exemple et son sang-froid, n'a pas peu contribué à rétablir le combat. Le général Vinoy a été magnifique ; mais l'honneur de la journée revient à Mac-Mahon dont la marche habilement conduite a décidé irrévocablement de la victoire. t> Une lettre du Maréchal Canrobert met en relief, non pas malheureusement les incidents mémorables de la bataille de Solférino, le 24 juin, mais « ses conséquences ». « Dans ces grandes batailles, où il y a près de 200.000 hommes de chaque côté et qui occupent cinq lieues de front, il faut bien comprendre que' le succès ne s'obtient pas en un jour, comme avec 30 ou 40.000 hommes. D'abord, on se bat jusqu'au soir; car l'armée vaincue a toujours assez de forces pour couvrir sa retraite avec de bonnes troupes; puis, les distances sont longues et l'on ne peut poursuivre l'épée dans les reins. Q.uand une armée est forcée à la retraite, il y a toujours du désordre... Voilà pourquoi les Autrichiens sont allés si loin, mettant entre eux et nous le Mincio, l'Adige, Vérone, Peschiera et même Mantoue, où, cependant, il y a peu de troupes... Mais nous, pendant ce temps, nous avons passé le Mincio ; nous sommes au centre du Quadrilatère, à Villafranca, sur la route de Vérone à Mantoue. Peschiera est investie et Vérone ne tardera pas à l'être aussi. Voilà les conséquences de Solférino : elles sont assez belles, je pense. »