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                       ET D'HISTOIRE                      93

valeur? La réponse est délicate : M. Mugnier cite l'opinion
de M. Guibal qui a étudié spécialement Boyssonné. « Sa
prose élégante et facile manque un peu de relief, c'est un
des écueils de l'imitation cicéronienne. La grande inspira-
tion poétique lui fait défaut; en revanche l'élévation chré-
tienne de ses sentiments soutient quelques-uns de ses vers ;
dans ses accents plus émus, elle trahit alors la douloureuse
expérience de la vie. Souvent le poète tombe dans les
vaines subtilités du mauvais goût; ce défaut est surtout
sensible dans ses poésies françaises. Néanmoins la gloire
de Boyssonné reste grande; le rang qu'il occupait parmi
les hommes de son temps condamne l'oubli de la posté-
rité. »
   Les poésies françaises de Boyssonné forment trois cen-
turies de dixains parmi lesquels il importe de signaler le
dixain à Jeanne d'Arc. Les poésies latines sont, ou des
hendécasyllabes, ou des élégies, ou des épîtres, ou des
iambes ou enfin des odes. Elles sont, nous l'avons dit,
adressées aux personnages les plus divers, notamment à
Voulté, Philibert de Pingon, François Stella, Guillaume
Scève, Tabouet, Pomponne de Bellièvre, Paschal, président
de Savoie, Michel de Lhospital, Guillaume Pélissier,
évêque de Montpellier, et nombre d'autres. Ne pouvant
donner le texte intégral de toutes ces poésies, M. Mugnier
a pris le sage parti de les analyser avec soin et de faire de
larges citations. Il a éclairci et illustré le texte de notes
 nombreuses, dont la plupart sont consacrées à la biographie
 des correspondants de Boyssonné.


   V. — L'ordre des Chartreux, aujourd'hui relativement
restreint, étendait au moyen âge sa bienfaisante influence