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302 VINGT-SEFT ANNEES armée et comment « une grande âme est toujours maîtresse du corps qu'elle anime», de sorte que le héros enseveli dans la gloire de l'Aima n'a rien à craindre devant la postérité des grossières injures de Victor Hugo. Les Lettres de Saint- Arnaud qu'on a publiées lui font le plus grand honneur, et le Maréchal Canrobert le dépeignait ainsi : « Officier des plus brillants, aussi bien sur les champs de bataille que dans les salons, toujours gai et spirituel même dans les circons- tances les plus graves, d'une activité dévorante, le colonel Saint-Arnaud possédait au plus haut point le don de séduire ; il charmait officiers et soldats, comme il avait déjà charmé la duchesse de Berry... On trouva en lui un véritable chef ( i ) . » Le Maréchal Vélissier, 1794-1864, se révèle avec toute la fougue du futur vainqueur de Sébastopol dans cette lettre caractéristique du 25 décembre 1852 : « Laghouat. Monsieur le Maréchal, c'est dans une ville prise d'assaut que j'apprends votre élévation à la dignité de Maréchal de France, et mon cœur s'en est senti tout heureux. Je vous offre mes félicitations sur un billet tout imprégné encore de ces enivrants parfums de la poudre. Mon compliment est ainsi digne de \ous : il ne pourrait, en tout cas, Monsieur le Maréchal, être plus sincère, plus respectueux et plus cordial. » Le Maréchal Canrobert peignait ainsi Pélissier : « C'était le meilleur élève (de Bugeaud), celui qui, avec Saint-Arnaud, possédait le mieux les qualités du commandement'supé- rieur. Au physique, il était gros, peu agile, avait les che- veux tout blancs et les moustaches taillées en brosse ; des (1) Le Maréchal Canrobert par Germain Bapsi, p. 424-6.