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DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE 215 Ce sanglant échec, qui « tue lord Raglan », fait comprendre à Pélissier la nécessité impérieuse d'être prudent, d'autant plus que a. la confiance dans l'armée était beaucoup diminuée ». Heureusement, la bataille de la Tchernaia ou de Traktir, le 16 août, vient redonner de l'espoir à nos soldats. Enfin, après « un feu d'enfer » du 5 au 8 septembre, le général Herbillon peut écrire : c La ville de Sébastopol est en notre pouvoir depuis le 8 au e soir. A midi, l'assaut a été donné. On devait attaquer en même temps la tour de Malakoff, le Grand Redan, le Petit Redan, les bastions du Mât et Central. De ces cinq points, un seul, la tour Malakoff, a été enlevé par la division du général Mac-Mahon, qui a dirigé l'attaque avec entrain. Quand les Russes nous virent nous établir sur cette position importante, ils commencèrent leur mouvement de retraite et l'évacuation de la ville ; ils tirent sauter en grande partie le Grand Redan et mirent le feu dans tous les quartiers de Sébastopol. Cette prise d'une ville d'une si grande impor- tance nous a coûté de bien braves officiers et de vigoureux soldats. Cinq généraux ont été tués sur le coup (de Saint- Pol, Marolles, Rivet, Breton, de Pontevès), plusieurs grièvement blessés ; de ce nombre est le général Bosquet. Le général Mellinet a reçu deux blessures, l'une à la figure et l'autre à la tête ; on ne les dit nullement dangereuses... Le général Trochu a eu une partie du mollet emportée par un biscaïen ( i ) . On dit que l'attaque des bastions du Mât et Central a été dirigée sans ensemble et que les troupes ont été mal engagées au Petit Redan, où nous avons fait des pertes considérables. Les Anglais sont entrés dans le Grand (i) Les autres généraux blessés étaient Lamotte-Rouge, de- Failly, Couston, Beuret, Levai liant.