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46   UNE Å’UVRE DE CHARITE A SAINT-MICHEL D'AINAY

tous couchant pêle-mêle! et combien sont instructives les
notes, évidemment copiées sur un registre déjà existant ou
inspirées par l'expérience, que renferme la colonne des
observations sur les mœurs.
   Faut-il insister sur ce principe si nettement imposé, base
de toute charité qui veut secourir, mais non encourager la
pauvreté, qui veut faire cesser un état accidentel, mais non
 perpétuer ce qui devient un vice et une exploitaiion (on
 ne donnera rien par forme de pension, et on ne distribuera
 point d'argent manuellement).N'est-elle pas d'une actuelle
 etnécessaireapplication, commele sont aussi les recomman-
dations faites aux visiteurs de s'occuper autant des besoins
moraux que des nécessités matérielles? Pour faire la charité
il ne suffit pas de donner, il faut relever: c'est une tâche
imposée à tous, mais qui nécessite un apprentissage pour la
bien accomplir. Celui qui en comprend toute la grandeur
doit être avant tout un éducateur et savoir en apportant ce
qui sauve le corps, dire les paroles qui éveillent la
conscience, font comprendre le besoin d'une moralité tou-
jours plus haute, font sentir la responsabilité de chacun,
riches ou pauvres, devant l'universelle solidarité.

                                           J.   GODART. '