Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE              121

   Le capitaine de Montredon raconte ensuite comment
Abd-el-Kader faillit être pris par le général Perrégaux.
Après une razzia, « il fut bien difficile d'empêcher, dans le
premier moment, la prodigalité à laquelle est naturellement
enclin le soldat, lorsqu'il se trouve dans l'abondance : des
veaux furent tués seulement pour en obtenir la cervelle, et,
dans les moutons, les rognons seuls obtenaient l'honneur
d'être mangés : le reste de ces animaux était dédaigné, et,
malgré leurs fatigues, les soldats passèrent presque toute la
nuit à faire des repas ! Aussi est-ce avec un plaisir extrême
et l'eau leur en venant à la bouche qu'ils parlent de ces
moment heureux passés dans ce fameux camp, qu'ils n'ont
jamais voulu nommer autrement que le Camp de la Broche, D
   Tlemcen ayant été confié à la garde du capitaine Cavai-
gnac, qui devait défendre énergiquement la ville, l'armée
française repart le 7 février pour Oran; Abd-el-Kader la
poursuit. « Profitant de tous les accidents que présente le
terrain sur lequel nous nous trouvons, M. le Maréchal,
avec ce sang-froid, cette promptitude de jugement et cette
rapidité de coup d'ceil qui ne l'abandonnent jamais, fait
exécuter à toute l'armée de très beaux mouvements de
retraite par échelons et traverser des défilés où l'ennemi
croyait bien q^'il pourrait nous faire éprouver quelque
échec, mais que nous franchissons sans nous en douter et
en tenant toujours nos adversaires dans la crainte d'être
culbutés par nous. »
   C'est le marquis Ernest de Castellane, ancien aide de
camp du général et son cousin, c'est le capitaine Forey
et le commandant Changarnier qui rendent compte à
Castellane de la première expédition de Constantine, faite
en novembre 1836 par le Maréchal Clauzel et le duc de
Nemours avec 6.500 hommes environ.