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                          A JAS, EN I O 9 6                 25

et à les lever contre toute espèce de droit et de coutume.
Il intervint en qualité d'héritier de son beau-père, Jarenton ;
mais, au lieu d'exécuter les clauses du testament selon
leur teneur, il se prévalut de celles qur lui étaient avanta-
geuses et répudia toutes les autres; il refusa catégorique-
ment d'affranchir l'église de Fourneaux, inféodée à des
tiers, et pour ses autres prétentions il ne les relâcha
qu'après livraison d'une once d'or à chacun de ses fils,
d'une demi-once à leurs deux femmes et à un de ses
familiers d'un mulet du prix de cent cinquante sols. Des
aumônes, tarifées aussi cher, n'étaient guère que des
ventes déguisées ; encore n'usait-on pas plus de bonne foi
à les tenir que de libéralité à les conclure. Citons au moins
un exemple dans la série qui est sous nos yeux. Gottolende,
nommée plus haut, fille et épouse de Chauve, dicte ses
suprêmes volontés et dispose, en faveur du prieuré, d'un
mas en rapport, contigu au domaine de la Varenne. Son
fils vient l'offrir à la communauté, en recommandant la
défunte à ses prières ; mais cependant il sollicite la faveur
de le remettre, pour la vie seulement, à un de ses fidèles
écuyers, Itier de la Tourrette, qu'il désire récompenser.
La demande est de celles qu'il est impossible de rejeter ;
on acquiesce. Mais le bénéficier, avant de décéder, passe
la jouissance à son fils, malgré la lettre du contrat; celui-
ci, avec la même absence de scrupules, garde la propriété
et la gère comme sienne jusqu'à sa mort; pris enfin dans
son agonie de remords tardifs, il se rend aux réclamations
des moines; toutefois il les force à verser cent cinquante
sols à son frère cadet, désolé de voir s'en aller un héritage
sur lequel il avait compté (1). On vit et on traite en pleine
anarchie.

  (1) Eod, loc, n° 923.