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28              UNE VISITE ARCHIÉPISCOPALE

plus criminel encore, ils choisissaient un ministre indigne,
ignorant, pire que grossier, consentant à toutes leurs extor-
sions, au besoin les favorisant par une complicité intéressée.
On avait là, quoique sur un théâtre plus restreint, mais
dans des conditions plus répugnantes et plus impopulaires,
la répétition des maux révoltants, provoqués par les inves-
titures en Allemagne et en France. Les évêques, dans
leur diocèse, comme le pape contre les empereurs et les
rois, s'armaient d'une égale vigueur pour briser ces chaînes
honteuses autant que lourdes. Le légat de Grégoire VII et
d'Urbain II doit compter parmi les plus intrépides et les
plus persévérants dans cette lutte du pouvoir spirituel pour
la revendication de son indépendance. Le grand nombre
d'églises, qu'il est parvenu à racheter de ses deniers ou par
ses prières, avec le concours des ordres religieux ou le
désintéressement des usufruitiers eux-mêmes, éclairés et
touchés par ses exhortations, est une preuve convaincante
de l'énergie qu'il déploya et de la sagesse dont il usa, afin
que la crosse ne soit pas une simple servante du sceptre et
de l'épée.
    Pour Salvizinet, les bénédictins avaient déblayé la voie et
le curé Guichard leur avait éjé un précieux auxiliaire.
L'addition du casuel et du foncier, vu la médiocrité de
l'endroit^ n'atteignait pas un gros total, cependant ils étaient
quatre co-partageants : Gui de Charlieu, Etienne de Sala-
marc, Gaubert de Balbigny et Hugues du Bois prenaient
chacun un égal morceau. Leur désistement à tous fut néces-
saire ; toutefois aucun ne se montra récalcitrant et la cession
décidée, ils furent aussi unanimes que désintéressés. Soit
pour plus de solennité, soit pour plus de sûreté, on demanda
aux plus proches parents de ratifier les contrats; Hugues,
 frère de Gui de Charlieu, Gilbert de Fontanès, allié de