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                     LE COLONEL COMBES                      335

femme du colonel, à la mort de son mari, vint habiter
Versailles où elle resta jusqu'à la fin de ses jours. Elle mou-
rait, en effet, quelques années après son mari, aimée et
vénérée de tous ceux qui la connaissaient. Elle choisit
Versailles entre toute autre ville, parce que, ville de garni-
son, elle seule pouvait lui bien rappeler le souvenir de
celui qu'elle avait perdu. Elle allait par les allées de ces
magnifiques jardins dessinés par Lenôtre, rêveuse ou lisant
quelque livre, plus souvent l'Å“uvre de son mari, parce
qu'elle y retrouvait son âme énergique mais douce, solda-
tesque mais aimante.
    Cette ville fut d'ailleurs la cité d'un héros, de même
 extraction, sinon plus humble que Combes, qui tous les
 ans revenait voir sa tante la fruitière et goûter encore des
bons fruits dont il se régalait dans ses jeunes années. Il était
le général Hoche et non plus le petit Lazare, mais qu'im-
 porte !... il était Versaillais avant tout; il aimait rire aussi
 et prenait plaisir à sauver, à son propre péril, tous les ci-
 devant que lui recommandait sa tante.
    C'est dans cette atmosphère que Mme Combes, dont la
 santé paraissait chancelante depuis la mort de son mari,
 s'éteignit sans avoir pu assister à la cérémonie d'inaugura-
 tion de la statue du colonel.
    Les derniers parents qui restent de cette famille de braves
 gens exercent tous d'humbles conditions sociales ; —
 Mme veuve Garand elle-même est repassseuse dans la rue
 de l'Hôpital. — Comme leurs aïeux, ils ont le cœur
 noble, et comme les Foréziens en général ils ont le cœur
  bon. Par dessus tout et à l'encontre de beaucoup d'habi-
 tants des campagnes, ils ont le culte du souvenir. Je ter-
  mine en rappelant ce que beaucoup peuvent peut-être
  ignorer et se plaindraient certainement de ne pas voir