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                   LOUlS-ANTOlNli-HONORK         BJiUF                157

coutume immémoriale, et d'autre part craignait de consis-
ter le digne pasteur auquel l'unissaient les liens d'une pro-
fonde sympathie.

   Serviable et bon comme il l'était, M. Beuf voyait dans
ses administrés autant d'amis, et ceux-ci lui portaient en
retour une réelle affection. Aussi s'empresse-t-il d'affirmer
ces sentiments réciproques dans une communication répon-
dant à une requête de police : « Les habitants de Curis ayant
« toujours été animés de bons sentiments, je n'ai été en
« aucune circonstance de mon administration dans le cas
«. d'entretenir l'autorité supérieure de leur conduite. Après
« le siège de Lyon, ils ont sauvé et caché plusieurs Lyon-
c nais échappés à la mort qui frappait leurs malheureux
 e
« frères d'armes. Plus tard, dans les temps de persécution,
« notre village fut un azy'e ouvert et assuré aux prêtres et
« aux émigrés ( t ) et en 1814, il fut le premier à déployer le
« drapeau blanc       Ils ont une confiance sans bornes
«. en moi. J'ai eu le bonheur de les obliger presque tous
« 'plus ou moins. Ils ne l'ont pas oublié, et cette manière
« d'être avec eux me donne une grande influence. Je
« n'ai donc point de tableau à envoyer, n'ayant per-
c sonne qui ait mérité particulièrement les regards de
e
c la police. »
e

   Cette candeur faite de bonhomie que M. Beuf partageait
d'ailleurs avec beaucoup de ses contemporains, n'excluait


   (1) La maison du maire Jacques Bois et le château des Beuf reçurent,
lors de la Terreur, plusieurs prêtres fugitifs. C'est dans le château que
les exercices religieux avaient lieu à cette époque, lorsque les circons-
tances le permettaient. (Voy. Cattin : Mémoires pour servir d l'histoire
ecclésiastique des diocèses de Lyon et de Belley, etc., p. 61).