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LE COLONEL COMBES 255 tibilitéde cet officier ne se soit excitée peut-être trop légère- ment, J'ai toujours reconnu dans le général Grouchy, pen- dant la campagne, toutes les qualités qui distinguent un chef avare du sang de ses soldats, tout en leur donnant l'exemple du courage, mais je rends compte de ce qui eut lieu sans plus de commentaires. » En qualité de sous-lieutenant de la garde, Michel Combes fit toute la campagne de Russie. Il fut détaché comme capitaine à l'île d'Elbe (1814). Puis c'est le retour de l'empereur de sa captivité, et Combes nous raconte brièvement ses appréhensions et les combats qui se livraient en lui : « Le matin, un courrier venant de Paris, envoyé par M. de la Valette, directeur général des Postes, et portant à son chapeau la cocarde tricolore, traversa Essonne en criant : Vive l'Empereur ! Il nous annonça la fuite de toute la famille royale sans exception. « Tous les chasseurs et tous lés hussards montèrent à cheval sans ordre et en tumulte sous le commandement de leurs sous-officiers. La nouvelle s'étant répandue avec la rapidité de la foudre, je trouvai que les vedettes, placées sur les hauteurs d'Essonne que le général m'avait donné ordre de visiter, n'avaient fait d'autre mouvement que celui des enseignes de Paris, c'est-à -dire un demi-tour sur elles- mêmes, de sorte qu'au lieu de faire face au côté de la route par lequel on attendait Napoléon, elles nous faisaient face à nous du côté de Paris, et semblaient avoir été placées L à par l'ordre et pour la sûreté de l'Empereur. C'est, au reste, ce qui me fut dit sans hésitation par celles des vedettes auxquelles je demandai compte de ce mouvement. « Ma position était embarrassante ; d'un côté, mon attachement dévoué pour l'Empereur, puisé à l'Ecole mili-