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IÔO LOUIS-ANTOINE-HONORÊ BEUF « il n'y avait rien à faire. Le cœur déchiré, il revint dans « son village... « Bois le père, vieillard de 80 ans, a été maire pendant « quinze ans. Il l'était lors du massacre de M. Guillin et « de l'incendie de son château à Poleymieux en 1791. « Use conduisit avec fermeté, courage et sagesse. Ilrecher- « cha tout ce qui fut apporté à Curis du pillage de ce « château, le mit sous les scellés, et en resta dépositaire « jusqu'en 1801 'qu'il remit le tout aux héritiers de « M. Guillin. « C'est à lui que la paroisse de Curis fut redevable du « premier missionnaire qui fut envoyé dans les campagnes « après la Terreur. Il le garda chez lui et le nourrit pen- c dant cinq mois consécutifs. e « » Pour explicite qu'elle fût, cette plaidoirie demeura sans effet, et M. Beuf ne put réussir à faire rapporter une mesure qu'il jugeait inique et contraire aux intérêts de la commune. Il n'hésite donc pas. Le 3 juillet 1823, il remet sa démis- sion avec des considérants où la virulence des termes se t einte d'une douce ironie : « La destitution de mon adjoint « me trace la marche que je dois suivre. Comme je ne « veux pas éprouver une chance pareille si j'étais aussi « poursuivi par la calomnie, je la préviens et je vous donne, « Monsieur le Préfet, ma démission de maire de la coin- c mune de Curis. Nous emporterons, mon adjoint et moi, e « les regrets et l'estime de nos administrés et laisserons « ceux qui, par des délations mensongères, sont parvenus « à nous nuire, se complaire dans leur joie. » Quant aux déchirements causés par cette séparation forcée, c'est Hugues Bois qui en reçoit la confidence émue: