Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
I42                 VINGT-SEPT ANNEES

pour apprendre à ramasser la terre. Je veux boire, manger
et dormir, et déjà, sous l'influence de ce soleil ardent,
n'est-ce pas une rude tâche que d'être obligé de vivre loin
de la patrie ? » Ainsi disent les colons... Aussi nos pauvres
soldats sont-ils occupés à défricher, à labourer et à cons-
truire les maisons qui doivent servir d'abri à ceux qui les
récompenseront peut-être un jour par un coup de fusil !
Dix compagnies du régiment ont été occupées, depuis le
mois de février, aux travaux de colonisation dans les
villages d'El-Afroum, de Marengo, de Novi et de Bou-
Roumi. Le témoignage des officiers sur la mauvaise com-
position des colons et sur leur fainéantise est unanime ;
à l'exception de quelques-uns, habitués à fa vie des champs,
et qui veulent sincèrement coloniser, le reste mourra de
faim et de misère... »

   En 1849, la prise de Zaatcha couvre de gloire le colonel
Canrobert. « Après cinquante jours de tranchée ouverte,
écrit le colonel Dumontet, nous nous sommes rendus
maîtres de Zaatcha le 26 novembre. On trouvera, sans
doute, en France, la durée de ce siège un peu longue, et
peut-être eût-il été possible de l'abréger; mais il n'en est
pas moins certain que l'entreprise a offert des difficultés
matérielles de toute nature très grandes et auxquelles on
était loin de s'attendre. Quant à la résistance des Arabes,
jamais on ne les a vus déployer une pareille ténacité et
une semblable énergie. Quatre ou cinq fois ils ont tenté,
soit de jour, soit de nuit, d'escalader et d'envahir la tran-
chée. Une fois, ils y sont parvenus, et il a fallu les en
chasser à la baïonnette. La place a été enlevée de force ;
l'assaut a eu lieu sur trois points différents. L'élan de nos
soldats a été admirable, et leur triomphe a emprunté.un