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DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE 139 incidents fâcheux, c'est celui à qui l'on a tant donné en hommes et en argent pour opérer la pacification et qui n'a pas su acquérir plus de résultats que ses prédécesseurs avec des ressources plus bornées que les siennes. Le Maréchal Bugeaud, après avoir désapprouvé et approuvé ensuite le traité du Maroc, était si bien convaincu de la pacification qu'il ne demandait plus qu'à la compléter, par la guerre de la de la Kabylie. En passant à Toulouse, il disait au corps d'officiers: « Nous nous reverrons en Afrique, quoiqu'il nous reste maintenant peu de îhoses à y faire. » Quinze jours après, Abd-el-Kader reparaissait et l'ouest était en feu. On aurait le droit assurément de qualifier tout cela d'une manière sévère; mais le gouvernement s'est laissé prendre aux phrases de M. Bugeaud et l'a renvoyé en Algérie, où M. de Lamoricière pouvait très bien se passer de lui et suffire à la besogne. On a tout pardonné au Maréchal, son insubordination, ses actes d'indiscipline, et au lieu de le discréditer aux yeux du gouvernement, il semble que les derniers événements, loin de l'accuser, l'aient fajt regar- der comme indispensable... L'échafaudage élevé à grands frais par M. Bugeaud (i) tombe de tous côtés et après avoir dépensé Dieu sait combien de millions et employé près de cent mille hommes dans l'ouest seul, il retrouve l'ouest comme il l'avait pris, c'est-à -dire avec des tribus révoltées et un pays en feu. Certes, dans un royaume plus sérieux que le nôtre, le Maréchal aurait un terrible compte à rendre aux Chambres ; car il avait annoncé la fin de la guerre et déclaré qu'il n'y avait plus qu'à soumettre ce « petit coin de la Kabylie », comme il l'appelait. Or, les événements ont (]) iMtre du 4 janvier 1846.