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226                      VINGT-SEPT ANNÉES

   Le Maréchal Vaillant « remercie de tout son cœur, son
« camarade de Castellane de lui avoir donné de ses nou-
velles et demandé des siennes ».
   Ces témoignages sont tout à fait désintéressés. Il en est
pourtant quelques autres qu'on peut croire dictés par l'ambi-
tion ; car Castellane, en sa double qualité de pair de France
et de survivant des guerres de l'Empire, était, sous le Gou-
vernement de juillet, très influent au Ministère de la guerre,
très bien en cour auprès du jeune duc d'Orléans ( i ) , qui
s'occupait activement du personnel de l'armée. Sous le
second Empire, la recommandation de Castellane était
peut-être encore plus efficace pour l'avancement. Il n'est
pas étonnant que, parmi ses correspondants, quelques-uns
l'aient flatté pour qu'il fît valoir leurs droits. Camou, « le
père Camou », était à peu près le seul à dire, à propos
 de sa future nomination de général : « Je ne suis pas pressé ;
je me crois heureux d'être à la tête d'un beau et bon régi-
 ment (2). » Voici ce qu'écrivait, avec sa verve un peu
bourrue, le futur Maréchal Forey, le 24 août 1844 : « Vous
désirez, mon général, me voir colonel et cela vous fait dire
que je le serai, quand il y aura des vacances. Je crains bien
que votre espoir ne soit trompé. Si vous saviez comme
l'intrigue marche dans cette armée : le Prince (3) d'un côté,
 le Maréchal (4) de l'autre, sont assaillis de prétentions, et



    (1) « Lorsque j'obtins la première audiencede S. A. R. leducd'Orléans,
Elle me dit : • Je ne vous connais point personnellement ; mais comme
                <
j'ai pleine confiance dans les notes du général de Castellane, je vous ai
donné, etc. ». — Lettre de Camou, 29 octobre 1840.
    (2) Tome I, p. 256.
    (3) Le duc d'Aumale.
  (4) Bugeaud.