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LE DOCTEUR ANTOINE BOUCHACOURT 349 venir la triste nouvelle à son Président, en lui faisant connaître, en ce qui pouvait le concerner, les dernières volontés du défunt. Elles étaient précises comme son langage : Sur le cercueil, nulle couronne, et sur la tombe, des prières et non des discours. Mais ici, Messieurs, votre Président doit obéir à un pieux usage et s'efforcer de répondre à vos légitimes désirs, en vous rappelant quelques traits d'une vie, pour laquelle nous avons tous un même sentiment d'estime et d'admiration. Antoine-Jean-Emmanuel Bouchacourt, né à Lyon, en janvier 1812, fit ses premières études médicales dans notre vieille Ecole, où d'excellents maîtres donnaient de bonnes leçons dans un mauvais local. Dès l'âge de dix-neuf ans, le jeune Bouchacourt voit ses premiers efforts couronnés de succès ; après un brillant concours il est nommé interne de l'hospice de l'Antiquaille et passe ensuite, en cette qualité, au service de l'Hôtel-Dieu. Reçu docteur en décembre 1836, il se rend à Paris pour perfectionner ses études médicales. Deux ans après, il revient momentanément à Lyon, pour le concours du majorât de l'Hôtel-Dieu. Malgré sa jeunesse, il lutte brillam- ment et dispute le premier rang au D r Pétrequin qui l'em- porte. Cet échec, loin de le décourager, ne fait que stimuler son ardeur et son ambition. Il va reprendre, à Paris, ses labo- rieuses études, mais cette fois il les dirige sur l'obstétrique et la chirurgie. L'occasion de prendre sa revanche ne se fit pas longtemps attendre, car, en novembre 1840, un nouveau concours est ouvert à Lyon pour le majorât de la Charité. Cette fois, Bouchacourt se présente fortement armé, et le chirurgien triompha sans peine d'un émule, fort distingué du reste, mais physiologiste et philosophe même, plutôt qu'anatomiste. N» 6. — Décembre 1S9S. 2s