page suivante »
24S LE COLONEL COMBES courageusement à Waterloo, puis après la déportation de Napoléon à l'île de Saint-Hélène, revint à Feurs, pour se ressouvenir souvent, dans le silence de la campagne, de cette grande figure de conquérant, à qui une seule défaite avait suffi pour effacer tout un passé de victoires et de lauriers. Son frère Terwick, fait lieutenant par Napoléon, mourut bientôt au pays natal. Combes s'établit ensuite à Montbrison, puis quitta l'ancienne capitale du Forez pour gagner l'Amérique où sa femme, Elisa Walker, possédait d'immenses propriétés. 11 ne revint en France qu'en 1830, époque à laquelle le gouvernement de juillet fit appel à son passé tout de patriotisme et de bravoure. Mais laissons plutôt la parole au colonel Combes qui, dans ses « Mémoires sur les campagnes de Russie 1812, de Saxe 1813, de France i 8 i 4 e t 1815 (r) », nous a raconté un peu de sa vie et celles de son père et de son frère : « Toute ma famille est, ainsi que moi, originaire du midi de la France. Mon père, déjà à la tète d'une grande fortune, à l'époque de la Révolution de 1793, fut dénoncé comme suspect pour ce seul motif, et obligé de se rendre à Paris pour soustraire sa tête à l'échafaud. Il parvint facilement à donner les preuves de sa vie honorable et éloignée de toute intrigue politique, ce qui ne l'eût probablement pas sauvé, si sa probité et son aptitude pour les affaires dont on eut besoin, ne l'eussent fait désigner pour remplir le poste de commissaire général des vivres de l'armée. « Je vins le rejoindre plus tard et fus placé dans une (1) Volume in-18, publié en 1853. d'après les extraits du Moniteur et dédié à Son Excellence Monsieur le général, comte Tascher de la Pagerie, grand maître de la Maison de Sa Majesté l'Impératrice Eugénie, grand-officier de la Légion d'honneur, e t c .