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208                  VINGT-SEPT ANNÉES

avancé et le moins fortifié de la ligne anglaise. Les avant-
postes de cette ligne furent tournés, et bientôt, masqués par
les broussailles qui couvrent les batteries et retranchements
avancés, les Russes envahirent les abords du camp des gardes
anglaises. Ces gardes et les régiments placés à leur droite et à
leur gauche reprirent bien vite l'offensive ; mais cette
surprise leur fit éprouver de grandes pertes. Plusieurs
bataillons de la division Bosquet, l'artillerie de réserve et
quelques escadrons de cavalerie arrivèrent promptement
pour renforcer la ligne anglaise... Vers 9 heures, nous
arrivions avec quatre bataillons sur le champ de bataille
d'Inkermann. Placés en deuxième ligne, derrière les gardes
anglaises et les batteries françaises, nous avons servi de
réserve à l'armée... Vers 11 heures, les Russes ont
commencé à perdre du terrain, et, à 2 heures, ils étaient en
pleine retraite sur le haut de Sébastopol et sur Balaklava.
Pendant que nous nous battions à Inkermann, toute la
garnison de la place (9,000 hommes environ), profitait
aussi du brouillard pour faire une sortie et tourner la
gauche de nos attaques... Repoussés à la baïonnette, ils rega-
gnèrent en désordre les murs de la place. Nous aurions
peut-être enlevé Sébastopol, si nous avions eu sur ce point
assez de monde... A Inkermann, les pertes des Anglais se
sont élevées à 2,200 hommes mis hors de combat, les
nôtres à 1,200, celles des Russes à 9,000. Le général
Canrobert a été légèrement blessé au bras droit. »

  « Une faible fraction de l'armée française, dit le colonel
deWimpffen, a réellement combattu contre des forces bien
supérieures et s'est admirablement bien comportée. »

  Mais l'hiver arrive, très rigoureux, et le siège menace