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210                   VINGT-SEPT ANNEES

absolue dans le résultat final de cette glorieuse entreprise.
Pendant les six semaines qui viennent de s'écouler, nous
n'avons pas eu six jours de temps tolérable, et cependant
nous avons élevé douze nouvelles batteries et armé
162 bouches à feu. C'est, à proprement parler, un second
siège que nous avons préparé dans l'eau. Nous sommes
tous pleins de confiance dans l'issue d'une lutte qui ne se
terminera pas de sitôt. »

   « On vient d'organiser, écrit le capitaine comte de
Pontgibaud, I er février 18 j 5 , des compagnies de bûcherons
dans les régiments ; ils déracinent les souches d'arbres ;
grâce à eux, nous faisons du feu dans les tentes. M. le colonel
d'Airolles en revendique l'initiative. En creusant la terre de
deux pieds, on trouve généralement le tuf; on place deux
grosses pierres sous les montants des tentes ; trois pierres
de taille forment la cheminée, qui, quand elle ne fume pas,
égayé singulièrement le séjour. »

    L'arrivée du général Niel, avec une mission spéciale de
l'Empereur, la nomination du général Pélissier à la tête du
1 er corps, le 9 février l'attaque des Russes contré Eupatoria,
le 17 février « la très belle résistance » des Turcs, la finesse
et l'intelligence d'Omer-Pacha, donnent lieu aux lettres les
plus piquantes. Le récit du combat héroïque livré aux
Russes par 1.000 hommes du 2e zouaves, dans la nuit du
23 au 24 février, et qui a coûté 800 hommes à l'ennemi,
est un des épisodes les plus émouvants du siège et fait le
plus grand honneur au colonel Cler, qui en est le héros.
Devenu général de brigade, il parle à Castellane de la mort
de l'empereur Nicolas, de l'armée de Crimée, qui a « sur-
monté les fatigues et les privations de l'hiver, mais qui