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DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE 211 n'entrera pas de vive force dans Sébastopol, tant que la place ne sera pas complètement investie ». Il est question ensuite du voyage de Napoléon III en Orient, voyage qui n'eut pas lieu pour des raisons poli- tiques, quoique la présence de l'Empereur eût pu « donner un grand élan aux troupes ». Le 18 avril, le général Cler écrit de Constantinople : « En quittant, il y a trois jours, le siège de Sébastopol, j'ai laissé le feu ouvert depuis sept jours. Notre tir, qui a, dn reste, beaucoup d'intermittences, avait pris immédiatement et avait conservé l'avantage sur celui des Russes; mais nous ne savions pas encore si cet avantage était dû à notre supé- riorité ou à la tactique de notre ennemi. Nos lignes d'at- taque, à gauche, ont été très rapprochées des lignes de défense de l'ennemi ; il nous sera facile maintenant d'oc- cuper le bastion du Mât. Quant à l'occupation de toute la place, elle ne pourra avoir lieu, si les Russes persistent dans leur vigoureuse défense, qu'après avoir livré un san- glant duel sur toute l'étendue des attaques de la gauche à la droite. Je ne sais si le général Canrobert et les généraux alliés, qui disposent en ce moment, dans la presqu'île, de plus de 110.000 hommes, se décideront à adopter ce moyen extrême dont le résultat ne peut être mathématique et doit, par conséquent, être livré au hasard. » Les correspondants de Castellane lui racontent alors l'ar- rivée des Piemontais au nombre de 15.000, commandés par La Marmora ; le bombardement de Sébastopol du 9 au 23 avril ; les visites de Canrobert dans les ouvrages nou- veaux, « malgré la peur qu'on a qu'il n'en revienne écloppé :