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I36                   VINGT-SEPT ANNÉES

troupes sous ses ordres et de ne leur faire obtenir aucune
récompense. »


   L'année 1844 vit la guerre avec le Maroc et la bataille de
de l'Isly, 14 août, que raconte ainsi le chef d'escadron
Gouyon: « Le 13, nous étions campés depuis une dizaine
de jours sous Lalla Maghnia, et le fils de l'Empereur était venu
camper en arrière d'Ouchda, à huit ou neuf lieues de nous.
M. le Maréchal (1) a fait partir la colonne à trois heures;
on a marché jusqu'à la nuit, la cavalerie fourrageant en
avant de nous, comme cela avait lieu presque tous les
jours. La colonne arrêtée, chacun a bivouaqué sur place,
sans feu, pour dérober notre présence à l'ennemi. Le len-
demain, à trois heures et demie, on s'est remis en marche,
et, au jour, on atteignait l'Isly. La troupe faisait halte: les
chevaux mangeaient l'orge et buvaient; c'est alors, je crois,
que l'ennemi a eu connaissance de notre mouvement. A
huit heures du matin, la colonne arrivait en vue de la
plaine des Angades, à l'ouest d'Ouchda, et découvrait à une
lieue et demie d'elle les camps marocains, toutes les tentes
tendues; au milieu se distinguait celle du fils du Sultan,
immense rotonde surmontée d'une boule dorée et entourée
d'une grande enceinte en toile.
   « Il y a eu dans nos troupes un mouvement de satisfac-
tion bien marqué, en voyant que pour cette fois l'ennemi
était bien décidé à tenir et qu'il y aurait une affaire sérieuse.
Par un mouvement très simple, nous sommes passés de
notre ordre de marche à l'ordre de combat, lequel était un
grand quadrilatère formé de carrés échelonnés sur le centre.


  (1) Bugeaud était Maréchal de France depuis 1843.