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               DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE               133

enfants ! Non, il n'y a pas encore de colonie française en
Afrique ; nous n'y possédons, jusqu'à ce jour, qu'un
glorieux drapeau, autour duquel cent mille hommes sont
venus mourir depuis dix ans. »
   Le commandant Forey dit, de son côté, qu'en 1841
nous « sommes aussi peu avancés, moins, je crois, qu'en
1830. Impossible de sortir des camps sans courir le risque
d'être enlevé. »
   Eh bien, quand le Maréchal Bugeaud quitta l'Afrique,
« il y laissait une colonie ftançaise », réellement fondée et
déjà florissante, ou du moins à la veille d'être débarrassée
d'Abd-el-Kader.
   La campagne de 1841, la destruction de Boghar et
de Taza, les ravitaillements de Milianah et de Médéah,
sont racontés par les colonels de Smidt, Vanheddeghem,
Mocquery, les commandants de Lioux, Westée, Forey,
Bouteilloux, Camou. Le général Changarnier est, pourtant,
toujours le principal correspondant de Castellane.
   En 1842, il y a la conduite héroïque du sergent
Blandan : « Le 11 du courant (avril), écrit le colonel de
Froidefond, un détachement composé de seize hommes du
26 e de ligne, de trois chasseurs à cheval du I er régiment,
commandé par le sergent Blandan, a été attaqué près du
ravin de Beni-Mered, à une lieue et demie de Boufarick,
par plus de deux cents cavaliers réguliers et Hadjoutes.
Sommé de se rendre par un déserteur, le sergent Blandan
répond à ce misérable par un coup de fusil. Alors com-
mence un combat à outrance ; six des nôtres tombent à la
première décharge. Blandan reçoit deux coups de feu.
Il combat encore, et enfin, abattu d'un troisième coup,
il s'écrie : « Mes amis, défendez-vous jusqu'à la mort. »
Les blessés couchés par terre continuent à faire feu; ceux