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¥• FËDOR ET LOUISE. 485 que j'aie pourvu à leur existence. Chère amie, sois assez' bonne de me procurer au plutôt un notaire , afin que je lui dicte mes dernières volontés. — Bien volontiers ! Si cela peut te calmer, dit Mme Lomann qui sortit avec la joie dans le cœur. Le lendemain soir Mme Lomann était dans une pièce voisine de la chambre de la malade. Elle était assise auprès d'une table sur laquelle fumait un bol de punch ; à côté était une corbeille remplie de gâteaux. Auprès d'elle était l'homme d'affaires de la conseillère, assis sur le même canapé. Il prit un verre de punch et, choquant celui de Mme Lomann : — À votre prochaine entrée en possession de ce riche héri- tage , dit-il en souriant. Si, comme on doit s'y attendre, Mme la conseillère déguerpit cette nuit, demain matin je vous saluerai comme la maîtresse de cette beiïe maison et de toutes les ri- chesses qu'elle renferme. — Ne me raillez pas, dit amicalement Mme Lomann. Mes espé- rances ne vont pas jusques là . — Hum ! répondit l'homme d'affaires. Si je savais toute autre chose aussi positivement ! Je connais le contenu du testament, comme si je l'avais écrit moi-même. — Bien vrai ! cher Baldauf, et quel en est le contenu ? —Vous êtes, ainsi que je vous le dis,héritière universelle; vous n'êtes chargée que de quelques petits legs pour les domestiques et quelques connaissances au nombre desquelles je suis compris. — Certainement, cher Baldauf? Dites-vous vrai '! Je ne sais comment je pourrai vous témoigner toute ma reconnaissance. — Je sais bien comment, dit M. Baldauf d'un ton doucereux. Permettez que je vous ouvre mon cœur tout entier. Depuis long- temps je vous chéris ; jamais je n'ai osé vous faire connaître' mon inclination et demander votre main. Maintenant, vous êtes veuve, je suis veuf aussi. Vous avez besoin de l'appui d'un homme. au moment où vous héritez d'une fortune aussi considérable, dont je connais parfaitement l'administration. Nous pouvons, sur le tombeau de la conseillère, nous donner la main et contracter notre alliance.