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432                    LITURGIE LYONNAISE.
que cette anomalie frappât les regards, afin que l'on demandât la
cause de cette irrégularité, et que l'on pût y répondre par le récit
des prouesses qui en étaient la cause.
   Ainsi, dans la grande unité de la foi et du culte catholique que
nous désirons tous, il faut que l'on soit frappé par quelques
exceptions, qui sont aussi des armes à enquerre, et que, si l'on
demande pourquoi on trouve à Lyon ces rites, inusités ailleurs,
ces chants et ces évolutions, qui rappellent le mysticisme orien-
tal , on puisse répondre qu'ils furent apportés de l'Asie par les
saints fondateurs de cette Eglise, alors que la Gaule était encore
idolâtre ; que depuis et toujours, Lyon fut le premier siège de
France ; que ses privilèges furent reconnus par les plus grands
papes ; et nous ne voyons pas en quoi Lyon a forligné pour qu'on
raye ses titres et qu'on hrîse son écu.


   Frappés de l'espèce d'anarchie et de désordre qui règne dans les
liturgies des divers diocèses de France, et des innovations fâcheu-
ses qui, en plusieurs lieux, ont remplacé les anciennes coutumes,
le souverain pontife et les évoques ont résolu de ramener l'unité
dans les formes du culte, comme elle existe dans les croyances.
Pour obtenir cette unité, dont l'absence constitue une sorte d'a-
nomalie avec le principe môme de la foi catholique, on a proposé
l'adoption d'une liturgie unique : celle de Rome. Cette proposi-
tion est conforme aux décrets de plusieurs papes, qui n'avaient
néanmoins pour but que d'extirper les interpolations modernes,
et respectaient les liturgies particulières qui avaient une date assez,
reculée, et une origine assez pure pour être respectées.
   Or, le diocèse de Lyon est le seul, malgré les novateurs des
deux derniers siècles, malgré l'insouciance des traditions et la
manie de les effacer sous le badigeon de l'art moderne, qui ait
conservé des rites vraiment antiques, et des cérémonies tout-à-
fait spéciales, émanant des souvenirs du passé et non des caprices
de la mode. On peut en élaguer les altérations récentes qui sont
visibles et se trahissent par leur mauvais goût, et revenir, dans
les points les plus importants, du moins, à la véritable liturgie