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488 FEDOR ET LOUISE. CHAPITRE XVIII. SJUVENT CELUI QUI FAIT BIEN EST RÉCOMPENSÉ DANS CE MONDE. La scène que nous venons de décrire avait lieu le jour avant l'arrivée de M"18 Barenbeck. Louise n'était pas encore revenue de chez sa tante, lorsque sa mère rentra après avoir accompagné son mari à la prison. Elle apprit de Fedor la cause de l'absence de Louise. Elle ne dit rien sur la dureté de la conseillère , et s'assit auprès du malade. — Mon pauvre Fedor, dit-elle tristement, tu en as donc perdu un œil ? Quelle dure leçon ! — Il vaut mieux que j'arrive borgne à la vie éternelle, que si j'allais en enfer avec mes deux yeux, répondit Fedor plein de ré- signation. — C'est bien vrai, mon enfant ! répondit la mère. Si au moins tous les hommes le comprenaient, comme ta Ici elle s'arrêta encore au mot tante. Avant qu'elle pût en dire davantage, Louise revint avec les yeux remplis de larmes et cependant avec une figure rayonnante. Deux porteurs de chaise la suivaient. — 0 ma mère ! dit-elle en versant des larmes et se jetant au cou de Mme Barenbeck : « Le savez-vous? la tante est morte. » — La tante est morte ? demanda la mère agitée par une foule de sentiments divers. — Ce matin à huit heures, dit Louise en essuyant ses yeux. Hier elle avait fait son testament. — Hé bien ! demanda la mère avec vivacité. —La femme de l'inspecteur, madame Lomann, y était l'héritière de tous ses biens. La mère joignit les mains sans pouvoir proférer une seule parole. — Mais hier soir, dit Louise, d'un air embarrassé, elle a fait un second testament. — Et que stipule celui-ci? demanda madame Barenbeck, de plus en plus intriguée.