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ET t)ES SCIENCES. 121 De l'aveu de tous, ce sont les sciences qui nous font con- naître les corps bruts et vivants, les forces qui les animent, et les lois qui président k leurs phénomènes ; c'est par les sciences que se découvrent ou se perfectionnent tous les arts qui adaptent k nos besoins les substances minérales et les produits des animaux et des plantes. Grâce à ces ins- titutrices fécondes, l'homme exerce sur la nature une domi- nation de plus en plus étendue, et il réalise ces merveilleuses transformations de l'agriculture et de l'industrie qui nous étonnent chaque jour, et celles, plus merveilleuses peut-être, de la navigation et de la guerre, dont nos armées viennent de transporter au loin l'éclatant témoignage. Les lettres n'ont 'a réclamer ici aucun service rendu ; elles n'ont à se faire un titre ni des systèmes cosmogoniques des philoso- phes grecs, ni du poème de Lucrèce sur la nature des choses. Les sciences embrassent l'universalité, et, suivant l'expres- sion de M. de Humboldt, le Cosmos leur appartient. Cependant, si les lettres n'éclairent aucun des secrets du monde matériel, elles ont le privilège bien plus précieux de pénétrer dans le domaine de la pensée. Considérées dans leur acception la plus étendue, elles renferment en elles les écrits philosophiques aussi bien que les ouvrages d'imagina- tion ; elles ont donc dans leur part les travaux des penseurs sur l'analyse de l'intelligence et du cœur, sur les sources de nos idées, sur les rapports de l'âme humaine avec les at- tributs de la Divinité. Pour éviter des sujets trop arides, je me borne à signaler ces lumières émanées de la philosophie, et je veux seule- ment démontrer,avec les développementsn écessaires, jusqu'à quel point la poésie et l'histoire nous instruisent sur la nature morale de l'homme, et méritent le titre d'humanités, Lillerœ humaniores, comme on les appelait jadis. Repassez dans votre esprit les œuvres littéraires, quelle