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132                      BIBLIOGRAPHIE.
et réel, le fond comme l'expression , et que nous n'avons pas
sons les yeux les imaginations d'un poète, mais les écrits même
de la touchante repentie- C'est elle qui nous retrace ses regrets,
ses incertitudes, ses aspirations, les retours soudains de la pas-
sion coupable, les chaînes du monde, si dures à briser, puis les
coups victorieux de la grâce qui emportent tous les obstacles.
Ce qui est l'Å“uvre propre et personnelle de M. Romain-Cornut,
c'est une préface où la délicatesse du style est en harmonie com-
plète avec le sujet, et où une patiente et judicieuse érudition a
éclairé de vives lumières les parties mystérieuses et les inti-
mités de cette vie si sympathique.
    Dans sa préface, M. Romain-Cornut met hors de doute deux
points contestés mal à propos. Le premier, c'est que les Ré-
flexions sur la miséricorde de Dieu appartiennent à Mme de la
Vallière aussi bien que les Lettres. Le second, c'est la partici-
pation de l'illustre évoque Bossuet aux Réflexions, au moins par
les corrections de style dont il est indubitablement l'auteur. Il
ne s'agit point ici de savoir si ces corrections n'ont point un peu
 altéré, au profit de la perfection grammaticale, les grâces naïves
 et le sentiment du premier jet. Pour que le lecteur pût en juger,
 M. Romain-Cornut a placé côte à côte les deux textes. Au sur-
 plus, la chose importante ici c'est que Bossuet, par des annota-
 tions écrites marginalement de sa main sur un exemplaire qui
 existe encore, trouvé à la bibliothèque du Louvre, a pris sous
 son patronage les pensées de cette œuvre autant que la per-
 sonne qui l'a écrite.
   Dans la glose, M. Romain-Cornut s'attache d'abord à la com-
paraison des deux textes ; il en explique les différences et il
justifie les corrections faites par Bossuet. Il est à remarquer que
de toutes les éditions données jusqu'ici des Réflexions, celle
 de M. Romain-Cornut est la seule qui contienne, en regard,
le texte primitif et le texte corrigé. Celui-ci avait été aveuglé-
ment suivi, notamment par Mme de Genlis, que certains biblio-
philes , qui n'ont pas connu l'exemplaire corrigé de la main de
Bossuet, ont cm être elle-même le correcteur.
   Mais un travail bien plus important de notre auteur a pour