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486                     FEDOR ET LOUISE.
   — Oh ! non ! cela ne convient pas, répondit Mme Lomann éton-
née. Est-ce que la fortune est réellement aussi considérable ? Trois
cents mille francs, sans compter la maison, articula lentement
M. Baldauf.
   — Et les legs, à combien s'élèvent-ils ?
   — Un morceau de papier ! à peine 9,000 fr. ; j'en reçois 4,000,
les domestiques 3,000, et sa petite nièce, Louise Barenbeck ,
2,000.
   — Et le frère de la conseillère ?
   — Rien, qu'une aumône de 20 fr. par mois afin qu'il puisse
se procurer quelques douceurs dans sa prison.
   — Ah ! la bonne , chère conseillère ! Quelle amie je perds en
elle ! Est-ce que réellement elle ne se rétablira pas?
       Impossible ! dit Baldauf. Vraisemblablement elle passera
cette nuit. Le docteur lui-même me l'a dit.
   En ce moment et sans que les buveurs de punch s'en aper-
çussent, on ouvrit doucement la porte qui était derrière eux.
   — Maintenant, puisque tout est ainsi conclu, dit Mme Lomann,
je souhaite à la conseillère une mort douce et prompte.
   — Fiat, dit Baldauf. Que ferez-vous donc des chiens et des
chats? Je dois avouer que je déteste bien toute cette sale ver-
mine.
    — Moi aussi ! moi aussi, cher Baldauf. Il m'en a toujours coûté
pour être amicale avec toutes ces bêtes.
   — Il faut les jeter à la rivière , dit Baldauf, aussitôt que la
conseillère aura fermé les yeux.
    — Quant aux chiens, oui. Quant ; ux chats, ce serait vraiment
dommage. Ils ont une fourrure si belle et si bien tigrée , surtout
dans cette saison où les peaux sont les meilleures.
   — Je vous comprends, chère amie, dit Baldauf en secouant la
 tête. Vous voyez plus loin que moi. Les quinze peaux de chat
 feront exactement une belle pèlerine pour vous, et ce serait un
péché que de les jeter à la rivière.
    — Mais il faut que cela reste entre nous , ajouta l'héritière
 universelle.
    — Cela s'entend. Mais pour en revenir à ma proposition , eu