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m- SUPPLÉMENT. INDUSTRIE LYONNAISE. VÊTEMENTS SACERDOTAUX DE STYLE MOYEN-AGE ; Compte-rendu par M. l'abbé J. Roux. Au mois de juillet dernier, en rendant compte du travail exécuté pour les dais de Saint-Nizier et de Saint-Polycarpe, nous disions qu'il ne manquait à l'industrie lyonnaise que de mettre ses ressources au service dé l'art bien compris, et qu'elle ferait des chefs-d'œuvre toutes les fois qu'elle s'attache- rait aux bons modèles. Il ne s'agissait, dans notre pensée, ni d'articles de goût et de fantaisie, ni de tissus somptueux d'ameublement civil, toutes choses dans lesquelles Lyon ne connaît pas de rivale, mais seulement des étoffes employées pour les vêtements sacerdotaux et l'ameublement religieux. Nous avions toujours pensé que, sous ce rapport, le moyen-âge faisait mieux que nous, et notre conviction s'est accrue depuis que nous avons eu sous les yeux les belles étoffes découvertes en Allemagne par M. l'abbé Bock, et que plusieurs de nos concitoyens ont pu admirer comme nous. Nous le répétons encore, ces tissus qui, pour la plupart, sont d'origine italienne ou arabe, laissent Lyon bien en arrière. Ce qui les distingue, c'est l'ampleur et l'originalité du dessin dont le style est toujours très-bien eompris; c'est l'entente admirable des couleurs dont les diverses nuances forment un ensemble des plus harmonieux ; ce sont les fines broderies des personnages qu'on dirait presque ciselés dans le tissu. Eh bien, malgré cette perfection désespérante, l'industrie lyonnaise peut atteindre le même niveau et nous en avons la preuve dans les vêtements sacerdotaux que M. Jaillard rient d'envoyer à l'exposition générale. Il faut avouer que c'est un retour hardi vers le passé. Mettre en regard d'une forme disgracieuse une ample chasuble dans la forme usitée au moyen-âge, au lieu de bouquets de fleurs, d'épis de blé et de feuilles de vigne, dessiner de gracieuses arabesques entremêlées de figures graves et sé- vères ; remplacer la croix de fantaisie par les orfrois traditionnels enrichis de saints personnages; il y avait de quoi effaroucher la routine. Non seule- ment on ne s'est pas effarouché, mais il n'y a eu qu'un cri d'admiration, et l'effet produit a démontré qu'on était dans le vrai. C'est qu'on avait procédé comme il le fallait pour obtenir un succès. Le maître de l'œuvre était notre habile architecte M. Desjardins à qui M. Jail- lard avait eu l'heureuse pensée de confier la direction de l'œuvre : l'exécu- tion était échue à MM. Bouvard et Lançon, et des brodeuses choisies avaient été amenées, par de nombreux essais préléminaires, à s'approcher au mo ins de la netteté d'exécution qu'on avait rêvée. Le lecteur demandera, sans doute, la description de ce travail remarqua- ble : nous allons le satisfaire. La chasuble, nous l'avons dit, est dans la forme du 13 e siècle. L'étoffe de fond est un drap d'or enrichi d'arabesques et semé des figures des quatre archanges telles qu'elles sont indiquées dans l'iconographie sacrée. Ces figu- res ailées portant chacune sonnom sur un petit cartouche, sont inscrites dans un cercle à six lobes et à fond d'azur; elles ne sont point brodées, mai s fa-