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276                    DE hk VALEUR HISTORIQUE

     Je terminerai ce paragraphe par de courtes observations
  sur l'administration judiciaire ; Lugdunum était gouverné par
 le Jus kalicmn : cette cité était sans doute de l'ordre de celles
 qu'on nommait conventus, et dans lesquelles se tenaient en
  quelque sorte des cours d'assises. A certaines époques dé-
  terminées de l'année, le gouverneur présidait au jugement
 des affaires ; d'autres appartenaient aux duumvirs. D'après la
 loi de Rupilius, en Sicile et peut-être ailleurs encore, si un
 particulier était demandeur contre une ville ou une corpora-
  tion, si une corporation attaquait un particulier et ne voulait
 pas se soumettre au jugement de la cité, l'arrêt à intervenir
 était déféré au tribunal des décurions d'une autre ville. Pen-
 dant la session judiciaire, les plaideurs se rendaient dans la
 ville où se tenaient les assises, et ils étaient jugés selon les
 lois romaines, s'ils étaient citoyens romains; ceux d'une con-
 dition différente l'étaient selon le droit romain, modifié par
 les privilèges que Rome avait maintenus a leur nation. Je ne
 puis qu'effleurer ce sujet, dont l'étude approfondie n'appar-
 tient pas à ce recueil.
     Je ne puis, par une raison semblable, m'occuper longue-
ment du rapport des lois avec les mœurs, ni insister sur les
institutions sociales ; un mot cependant sur le mariage : un
très-grand nombre d'inscriptions sont consacrées à la mémoire
d'un mari par sa veuve, ou à une femme par son époux. Ces
expressions : sine ulla animi lœsione, sine ulla lœsnra nec
animée offensione, sine itllo jurgio, sine ulla macula, sine
ulla criminis sordc, sont des formules très-usitées dans le
style lapidaire lyonnais, pour perpétuer le souvenir de la bonne
intelligence qui avait régné entre deux époux, ou de l'excel-
lente vie du personnage défunt.
    Cette esquisse de l'administration du Lyonnais, sous les
Romains, ne serait pas complète, si je ne disais rien des ad-
ministrés, c'est-à-dire du peuple (1).
  (1) Les citoyens, sous la république libre, étaient partagés en deux classes :