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426 LA POÉSIE ET LES FEMMES. • A nous les tendres élégies, Les rêves féconds en magies, Les nids d'oiseaux, les champs, les fleurs ; A nous, surtout, le grand poème Où l'on apprend comment on aime, Poème écrit avec nos pleurs La Grèce, mère des poètes, Tressait des lauriers pour nos têtes : Lesbos a couronné Sapho ; Par trois fois, à Thèbes, Corinne A surpassé Pindare ; Erinne Composa l'immortel Fuseau. A Toulouse on moissonne encore Les bouquets de Clémence Tsaure ; Lyon vit Louise Labé, Au milieu d'une cour choisie, Des arts et de la poésie Relever le sceptre tombé. Sévigné, simple, naturelle, Dans sa tendresse maternelle Fit jaillir l'esprit de son cœur; Staël a célébré l'Italie ; A vingt ans, par la faim pâlie, S'éteignit Èlisa Mercœur.... Hommes fiers de votre génie, Laissez, laissez notre harmonie, Dans vos souffrances, vous calmer; A vous le glaive, à nous la lyre ! Nos chants sont faits pour vous séduire Comme nos yeux pour vous charmer.... MARIE DAVID.