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                       FKDOR ET LOUISE.                         389
de chez lui, en nous faisant poursuivre par ses chiens ou en nous
donnant des coups de fouet ?
   — Il ne fera pas cela, Fedor ! cet homme n'est pas un sauvage,
mais un chrétien, et de plus il a des enfants. Peu importe les
désagréments que nous éprouvions s'il en résulte quelque bien
pour notre père !
   Lorsqu'après d'instantes prières, les enfants furent enfin intro
duits dans les appartements de l'Inspecteur, ils trouvèrent celui-ci
couché dans un large fauteuil, ayant les jambes enveloppées, car
il était malade.
   — Vous êtes les enfants Barenbeck 1 leur cria-t-il d'une voix
rauque. Que voulez-vous, racaille ? Votre coquin de père a-t-il
enfin l'intention de me payer? Alors vous serez les bien-venus,
sinon allez au diable ! — Très-Gracieux inspecteur, dit Louise
d'une voix tremblante, ayez pitié de notre père qui languit et qui
souffre dans sa prison.
   — Ah vraiment ? J'en suis fort aise ! S'il pouvait donc en être
ainsi de tous ceux qui ne payent pas !
   — Le manque d'exercice lui a fait enfler les jambes, dit Louise,
et le médecin craint beaucoup qu'un plus long séjour dans la
prison n'augmente son mal et ne le fasse mourir.
   — Si les honnêtes gens ne se portent pas mieux, dit l'inspec-
teur en regardant ses jambes, pourquoi y aurait-il une exception
pour tous ces misérables banqueroutiers? Encore une fois j'en suis
enchanté !
   — Cher monsieur, rendez-nous notre père; donnez-lui la liberté
et il vous payera certainement. Dieu vous le rendra mille fois !
    — Tout mendiant en dit autant lorsqu'on lui jette un centime,
et dans son cœur, il se moque de l'imbécile qui croit à ses belles
paroles. Il me payera lorsqu'il sera en liberté ! Voilà qui est
plaisant ! Trouvera-t-il donc les trois mille francs dans sa poche ?
    — Notre père ne demanderait qu'une heure de liberté par jour.
   — Il peut l'obtenir en payant le geôlier qui répond de sa per-
sonne.
   — Mais il n'a pas d'argent, dit Louise en pleurant, et toi
Fedor aide-moi donc à persuader M. l'Inspecteur. Délivrez notre