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312                    DE L'ARCHITECTURE

faire et cène pouvait être qu'après bien des siècles de tâtonne-
ments et d'essais qu'ils devaient, abandonnant cette architec-
ture d'emprunt, se ciôer la leur propre.
   Aussi du deuxième au neuvième siècle, les architectes fran-
çais font leur éducation nationale.
   La renaissance, qu'elle soit bien ou mal nommée, a été,
bien plus lard, la résurrection de cette architecture romaine ;
mais, cette fois revêtue d'un cachet propre et particulier qui
en fil une architecture nationale, laquelle brilla d'un vif éclat
 et dont de grands maîtres nous ont laissé de si remarquables
expressions. Cette architecture s'est encore perdue dans les
mœurs de la Régence.
    En vain l'Empire voulut-il, dans ses rêves de gloire, s'appro-
prier cette forme de construction des Césars. Ce ne fut qu'un
pastiche sans principe vital qui pût le soutenir et en faire un
art national ; aussi les années qui suivirent n'offrirent-elles plus
dans leur architecture qu'une espèce de formule convention-
nelle dont il ne fallait ni approfondir ni discuter la valeur, for-
 mule banale qui pouvait se prêter à tous nos monuments sans
qu'il fût besoin d'en modifier sensiblement la forme.
    Ce fut là la plus triste phase de cette architecture classique.
 C'est à elle que nous devons celte foule de monuments sans
 inspiration, sans expression déterminée, sans Cachet et qui
ont longtemps servi de modèle aux jeunes architectes.
    Faire la critique de cette architecture, c'est justifier l'impul-
sion qui a poussé les architectes modernes à chercher une
 expression plus juste, plus rationnelle, plus conséquente. On
 a appelé cette architecture nouvelle: Romantique.
    Pourquoi ce nom plutôt qu'un autre ? nul ne le sait, à moins
 que ce ne soit, et c'est probable, par assimilation au nom
 appliqué à l'école nouvelle en littérature. — C'est là un tort
 en effet dont nous avons bien de la peine à nous défaire, de
 vouloir toujours traîner les arts, et en particulier l'architec-