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                        CRYPTE DE SAINTE-BLAND1NE.                          343
M. Frenet protestera le plus utilement en faeede ce public, dont le goût aussi
s'épure et se réforme de jour en jour ; c'est par ce moyen surtout qu'il don-
nera aux amis de la grande peinture en général et aux appréciateurs de Son
talent en particulier, un droit de plus de défendre l'un contre des critiques
exagérées et Vautre contre de futiles préférences.
    Exprimons enfin, en terminant, le vœu que ce goût des peintures monu-
mentales aille toujours grandissant dans l'esprit de ceux auxquels est confié
le soin de conserver et d'embellir nos vieux monuments chrétiens. Espérons
qu'il montera de la crypte sombre et humide aux murailles saines et lumi-
neuses du sanctuaire , et que, la rivalité se réveillant dans le goût de ceux
qui président à nos monuments civils de tout genre, nous verrons l'art dé-
daigner les trop faciles succès de la peinture marchande, s'attaquer brave-
ment aux difficultés épiques de la fresque, et, en reprenant ses grandes
fonctions d'autrefois, s'associer aux plus belles créations du génie de l'homme
pour participer pleinement de leur immortalité.
    Qu'on ne dise pas que nos climats s'y opposent ; l'homme peut tout ce
 qu'il v e u t , et ce n'est qu'une question d'argent, de science et de travail.
 La chimie moderne ne peut-elle donc aspirer à bien mériter de l'Art comme
 elle le fait de l'industrie dont elle s'est constituée l'humble servante ? Ne
 voit-on pas, d'ailleurs, dans des villes du nord, des maisons à grandes fa-
 çades peintes à la simple peinture à l'huile, et qui bravent pourtant depuis
 longtemps tous les outrages d'une température bien plus rude que la
 nôtre? (1).
    Mais, sans parler de l'extérieur des monuments, il y a tant à faire à leur
 intérieur. De louables efforts sont tentes : déjà on nous annonce, pour cette
 même église d'Ainay, des œuvres d'Hipp. Fiandrin; d'autre part, M. Jcanmot,
 l'cminent auteur du beau poème de l'Ame, si admiré et si digne de l'être,
 va , dans ce grand genre de peinture , compléter , à Saint-Polycarpe, les
 preuves de talent qu'il avait données à l'Antiquaille. Heureux mouvement
  d'art et d'artistes lyonnais, qui relèvera, au milieu de nous, le sentiment
  du beau, et restituera à la peinture un peu de cette noblesse de destination
  dont la dépouille trop souvent l'industrialisme si positif de notre pays et
  de notre temps.
                                                                        A. M.


   l'J) LA ville d'Augsbourg présente celte remarquable particularité