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8                  HYMNE A L'ÉPÉE.

    Non ! le soldat fier de lui-même
    Gardera son fer sans remord ;
    Sa main n'est pas la main qui sème
    Les cruels ferments de la mort.
    Quand l'éclair des armes de guerre,
    Eteint dans ta forge vulgaire,
    N'offusquera plus tes regards,
    Crains de voir s'allumer sans nombre
    Et luire, à chaque pas, dans l'ombre,
    L'affreuse lueur des poignards.

    Malheur au peuple de faux sages
    Qui déposera le premier
    Le glaive sacré des vieux âges
    Et l'orgueil du noble cimier!
    En vain sur la terre il déploie
    Ses beaux tissus d'or et de soie ;
    Il roule sur des chars de feu ;
    Le monde entier court à ses l'êtes,
    Et l'on demande à ses prophètes
    Ce qu'ils daignent penser de Dieu.


    Tous ces trésors dont tu te pares,
    0 toi qui ne sais plus mourir,
    Ils appartiennent aux Barbares
    S'ils veulent bien les conquérir.
    Vantez-moi tous vos arts serviles !
    J'entends, aux portes de vos villes.
    Des pieds lourds chaussés d'éperons ;
    Et les esclaves des Vandales
    Viennent essuyer leurs sandales,
    0 rêveurs, sur vos nobles fronts.

    Ta science est là qui nous raille ,
    Sans voir à deux pas le tombeau,