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322 DR L'ARCHITECTUBE le sujet, ii y avait sur les panneaux , d'une espèce d'autel placé au milieu de ce groupe de figures symboliques, de lon- gues inscriptions latines, assez étrangères à la mémoire du grand prince qui en était l'objet.... Voilà , me dis-je en moi- même, un beau monument national ! des inscriptions latines pour un peuple français, et des symboles payetis pour une cathédrale! • Ces paroles si sensées, si justes, qui sont une appréciation si exacte des tendances de l'époque à laquelle écrivait le sa- vant et spirituel auteur des Eludes de la Nature, s'appliquent encore à la nôtre. Nous avons presque toujours le tort de nous donner la (âche de renfermer notre composition dans une forme déterminée d'avance, — La forme emporte le fond, et ce n'est pas à dire que pour cela la forme en soit plus salisfaisanle , môme, pour les yeux, indépendamment de la part que l'esprit aime à prendre dans les choses de l'art. C'est, au contraire, la sécheresse, la froideur et la monotonie qui en résultent. (nspirons-nous plus immédiatement et plus fortement de l'objet qui nous occupe, du but que nous devons atteindre. Si nos dispositions sont bonnes, la forme, avec laquelle elles se prononceront d'elles-mêmes, ne pourra être désagréable, et il ne faudra qu'un peu de tact, de goût et d'habileté, pour leur donner ce cachet monumental, en même lemps que pit- toresque, après lequel on courrait vainement sans cette donnée première. Un exemple de ces principes : Une des constructions de notre époque , qui nous frappent le plus, par leur aspect grandiose, pittoresque et national, ce sont, bien certainement, les embarcadères de chemin de fer des grandes villes. Voilà une architecture nouvelle et, pour- tant, que l'on comprend de suite. Là , la donnée était com- plètement neuve ; rien de semblable dans l'antiquité, rien qui