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                      PAUL DE LA. FORËST.                        75
    En prononçant ce vers, La Forest jeta son turban au bout de
 la salle, et quitta son doliman. 11 avait mis à débiter la pièce
 de vers beaucoup de vivacité et de grâce, et fut comblé de car-
 resses et de compliments.
    Le Supplément au Dictionnaire de l'abbé Ladvocat renferme,
 dans l'édition de 1822, quelques mots sur La Forest. Il y est dit
qu'il était « bon par caractère, savant sans orgueil, pieux sans
fanatisme (comme s'il était dans la nature de la piété d'être fa-
natique), charitable envers les pauvres, au soulagement desquels
il employait [a plus grande partie de son revenu ; qu'enfin, pro-
fondément pénétré des grandes vérités de la religion, il les en-
seigna dans ses prédications, de manière à manifester bien clai-
rement le zèle dont il était animé pour le bien général de ses
concitoyens. »
    La Forest devint custode-curé de Sainte-Croix, église séparée
 de celle de Saint-Jean par celle de Saint-Etienne, avec lesquelles
toutefois elle communiquait, ces trois églises n'en faisant qu'une.
Nous avons en main deux pièces signées de lui en cette qualité
de custode, l'une de 1766, l'autre de 1768, et c'est là que nous
trouvons ses prénoms, inconnus jusqu'ici des biographes, mais
qu'il eût été facile de prendre dans nos Almanachs de Lyon.
Dans une permission pour un mariage, écrite en latin, le 6
octobre 1773, il signe comme vicaire général et tout d'un mot,
Delajorest.
   Nous ne connaissons de l'abbé de La Forest que deux ouvra-
ges. Le premier est un Traité de V Usure et des Intérêts, publié
en 1769, en un volume in-12, sans nom d'auteur, sous la ru-
brique de Cologne et comme se trouvant à Paris ; il défend la
légitimité de ce qu'il appelle le contrat à intérêts ; le ton de sa
discussion présente de la dignité et du calme. Le Journal des
Savants donna, en 1770, un extrait de l'ouvrage, et en parla
d'une manière très-favorable. Au mois de juillet et au mois
d'août 1770, l'abbé Dinouart en publia, dans son Journal ecclé-
siastique, une analyse fort exacte, et donna le traité pour un
des meilleurs ouvrages qu'on pût lire sur cette matière.
  L'auteur des Principes théologiques, canoniques et civils sur