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l'.\>                    DES LETTRES

 cœur. Ainsi conduit à aborder les rapports des lettres et des
 sciences avec le développement de l'idée du bien, nous en-
 trons dans la partie fondamentale de notre sujet. Développer-
la connaissance et l'amour du bien, donner la puissance de
l'atteindre, inspirer l'horreur du mal, augmenter nos forces
pour l'éviter, tel est en effet le but essentiel de toute édu-
cation.
    La religion, sous ce rapport, s'élève si haut au-dessus
des enseignements humains que l'on peut soutenir qu'elle
les rend inutiles : presque tout entière, elle roule sur la
grande question du bien et du mal, du mérite et du démé-
 rite, du juste et de l'injuste, de la peine et de la récom-
 pense. A quelque page que vous ouvriez un livre de pra-
tiques religieuses, il vous est dit :
    Vous êtes incertain sur ce qui est permis ou défendu :
voilà des règles sûres pour diriger votre conduite. Vous êtes
faible, sans énergie pour le bien, sans puissance contre le
mal : la se trouve la source des forces qui vous manquent.
Vous avez succombé, le pardon vous est nécessaire; il y a
des moyens pour l'obtenir: le repentir, la réparation, l'aveu,
le sacrifice.
    Comme on le voit, dans la religion, la question du bien
et du mal est complètement résolue. Indication des fautes,
sources des forces qui les font éviter, moyens d'en effacer
la tache : tout s'y trouve réuni, depuis le point de départ
du mal jusqu'à ses conséquences les plus éloignées.
    A quel point les sciences ou les lettres viennent-elles
en aide à la religion ou sont-elles indifférentes à ses ensei-
gnements ?
    Nous n'étonnerons personne en disant que les sciences
mathématiques et naturelles sont ici d'une complète neutra-
lité. On pourrait étudier toute sa vie la géométrie et l'al-
gèbre, la physique et la chimie, sans se douter qu'il y ait des