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 250                             LITTÉRATURE.
  Rome, couronna l'œuvre entreprise deux siècles auparavant par Grégoire VII.
  Le sacerdoce triomphait sur les ruines de l'empire. Quelle fut la vie de l'Alle-
  magne sous ce nouveau régime, M. Darestc nous l'apprendra dans les pro-
  chaines leçons.
     Dans la chaire de Littérature française, Racine fait l'objet des travaux de
  M. de Laprade. Un poète apprécié par un poète , et par un poète cultivant
  un genre différent, appartenant à une autre école ! 51. de Laprade juge notre
' grand tragique au point de vue des doctrines esthétiques qu'il développait
  naguère dans la même enceinte en les marquant profondément du sceau de son
  esprit et de son talent. Son appréciation ne saurait manquer d'être piquante,
  originale et d'offrir des points de vue nouveaux et attachants; que l'on suive
  d'ailleurs La Harpe ou Schtegel, que l'on soit classique ou romantique,
  comme on disait jadis. Le théâtre grec où M. de Laprade nous a conduits à
  la suite de l'Euripide français nous est apparu dans sa beauté toujours la
  même et toujours nouvelle. L'Andromaque, l'Iphigénie antique ont fourni un
  grand nombre de belles citations et des observations judicieuses autant que
  délicates. Les tragédies françaises n'ont gardé des anciens que les noms des
  personnages ; il n'y a pas moins loin de l'Andromaquc de Racine à celle de
  Virgile, que de celle de Virgile à l'héroïne d'Euripide. M. de Laprade loue avec
  chaleur dans Racine la perfection des caractères de femmes , la noblesse,
  l'élégance incomparable du style, la profonde connaissance du cœur humain
  et des passions. Mais il lui reproche le manque d'énergie en général, la fai-
  blesse des hommes aux prises avec les sentiments exaltés, le réalisme des
  idées et des affections, l'idéal borné au langage, le contraste ennemi de la
  vraisemblance entre les formes polies, raffinées même des personnages cal-
  qués sur les gentilshommes de la cour de Louis XIV, et les actes barbares
  des temps héroïques transportés sur notre scène tragique.


    Le cours d'Histoire réunit plus de cent auditeurs ; le cours de Philosophie
 et celui de Littérature française approchent de ce chiffre, et ils suivent tous
 trois une progression ascendante sensible. Il ne faut pas s'étonner si le
 cours de Littérature ancienne s'adresse à un auditoire plus restreint. Les
 lettres grecques et latines ne sont certes pas à la portée d'une aussi grande
 quantité de personnes que l'Histoire ou la Littérature française. Toutefois ,
 malgré cet inévitable inconvénient, M. Démons doit s'applaudir de l'assi-
 duité du nombre fort convenable d'auditeurs graves et sérieux avec lesquels
 il poursuit l'étude des historiens latins et des auteurs dramatiques du siècle
 de Périclès. César, Sallustc, Aristophane et tous les auteurs qui offrent avec
 eux quelque point de rapprochement, lui fournissent tour à tour l'occasion