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•16(j                MANl'Sr.RlTS b ' i ï A I J E .

M. de Sant-Aiigelo , administrateur aussi habile que savant
distingué et amateur passionné de l'antiquité , est peut-être
Je seul homme capable de vaincre, sur ce point, les habitudes
stationnaires de son pays et de le faire participer à ce grand
mouvement intellectuel qui, en France , en Angleterre et en
Allemagne , entraîne les esprits vers tous les genres de
perfectionnements. J'ai remarqué a Naples une grande pro
pension à imiter tout ce qui se fait en France. Espérons que
Naples fera , enfin, ce que la France eût fait depuis long-
temps , et qu'il sera donné à la génération actuelle de con-
naître quelques-uns de ces chefs-d'œuvre de l'antiquité dont
les noms seuls sont venus jusqu'à nous.


                               ROME.


   A Rome, une lettre de recommandation nous avait intro
duits auprès de Monsignor Laureani , bibliothécaire du
Vatican. Nous trouvâmes la plus grande obligeance dans le
successeur du célèbre Angelo Mai. 11 nous montra le Palimp-
seste de la République de Cicéron. C'est aujourd'hui un petit
in-A", après avoir été primitivement un in-folio qu'on a plié
en deux. On aperçoit assez distinctement l'ancienne écri-
ture en' lettres onciales , recouverte d'une autre écriture plus
récente et plus fine. Ces anciens caractères sont tellement
écartés et les marges tellement grandes , que chaque ligne
ne contient pas plus de deux ou trois mots , et qu'il arrive
même souvent qu'un mot un peu long occupe toute une
ligne. C'est cette disposition qui, en laissant beaucoup de
blanc, a tenté ceux qui ont voulu faire disparaître l'ancienne
écriture pour en substituer une nouvelle. Si l'ouvrage eût été
écrit en minuscule serrée, avec de petites marges à peu près
comme le célèbre Tacite de Florence , les déprédateurs n'au-